La députée européenne Michèle Rivasi du groupe Europe écologie-les Verts, est partie en guerre contre le prix trop élevé des médicaments lors d’une conférence de presse tenue lundi à Paris. On le sait les Français sont les champions d’Europe de la consommation de médicaments mais ils les paient aussi beaucoup plus chers que leurs voisins européens.

D’après elle, "les mesures de redressement ne sont pas prises" pour faire de réelles économies. La députée fait écho après la publication du livre des professeurs Philippe Even et Bernard Debré, sorti la semaine dernière et précise que pour elle "au minimum dix milliards d’économies sont possibles, car on prescrit trop". En France, sur 10 consultations, 9,7 donnent lieu à une ordonnance, contre 4 aux Pays-Bas."

Michèle Rivasi s’attaque aussi aux laboratoires : « Et pendant ce temps, les profits pharmaceutiques augmentent au détriment de la Sécurité sociale, qui voit son déficit se creuser au risque de mettre en danger notre système de protection sociale », assure-t-elle. Plutôt qu’« une vague de déremboursements pratiqués sans réelle évaluation », Michèle Rivasi plaide pour une réforme des modalités de fixation des prix des médicaments qu’elle juge « très opaque », pour évaluer précisément « en quoi un nouveau médicament apporte une valeur ajoutée ». Entre 2000 et 2010, pour le consommateur, le prix « net » des médicaments (après prise en charge par la Sécu, mais hors mutuelles) a augmenté de 0,6% par an en moyenne, a-t-elle souligné citant une récente étude de l’Insee.

Elle a donné l’exemple de médicaments très coûteux comme le Plavix (antiagrégant plaquettaire) qui représente des dépenses annuelles de plus de 400 millions d’euros pour l’assurance maladie. La boîte est vendue 37,11 euros, alors que son générique (Clopidogrel) est facturé 26,09 euros et seulement 2,26 euros en Grande-Bretagne.