Facebook ne fait pas le bonheur de ceux qui l'utilisent. Pourtant près d’un milliard de personnes possèdent un compte dans le monde et la moitié d’entre elles s’y connectent chaque jour.

« L’usage des réseaux sociaux modifie rapidement la façon dont les êtres humains interagissent. Mais si ces réseaux remplissent en surface un besoin de connexion sociale, cela ne rend pas nécessairement plus heureux », indiquent les auteurs de l'étude Ethan Cross et coll. (Institut en recherche sociale, États-Unis et Belgique) et relayée par la revue Plos One. 1. Elle montre aussi que plus les individus ont utilisé Facebook pendant le temps de l’étude, moins ils se sont sentis bien par la suite, à la fois en terme de bien-être immédiat et de satisfaction sur leur vie.
Ainsi, on observe un déclin des coefficients de satisfaction au fil de la période des deux semaines, en proportion avec l’utilisation du réseau social. Et ce, quelle que soit l’importance de leur réseau. Par comparaison, les contacts avec d’autres personnes en face à face ou par téléphone n’ont pas le même effet. Au contraire, le contact direct augmente le sentiment de bien-être.
 
« Facebook depression »

Les conclusions de l'étude iraient dans le sens d'une « Facebook depression » déjà évoquée par des psychiatres américains. Certes, c'est un moyen efficace pour garder le contact avec ses proches ou sa famille notamment si les personnes habitent loin mais les auteurs observent que les individus ne vont pas plus souvent sur Facebook quand ils se sentent mal, par contre ils l’utilisent plus quand ils se sentent seuls. Ainsi, « la solitude et l’utilisation de Facebook apparaissent comme deux indices prédictifs indépendants d’un déclin du bien-être ».

Pour être heureux, il est nécessaire selon cette étude de garder des liens avec des personnes réelles. Ainsi, le psychologue social de l’Université du Michigan, Ethan Kross a expliqué qu’en « surface, Facebook semble offrir une ressource inestimable permettant de combler les demandes de liens sociaux. Mais plutôt que d’améliorer la sensation de bien-être, nous avons trouvé que l’utilisation de Facebook déclenche le résultat opposé, il l’affaiblit ».
 
1. 82 jeunes adultes possédant un compte d’utilisateur et un smartphone, ont été recrutés. Les auteurs ont mesuré pendant deux semaines le bien-être subjectif témoigné par les sujets, mis en rapport d’une part avec le temps passé sur Facebook et, d’autre part, avec les interactions directes et réelles avec d’autres personnes.

Crédits : VIVA Magazine