Le cancer du poumon est logiquement associé à la cigarette. Pour autant, les non-fumeurs eux aussi peuvent souffrir de cette tumeur. Quels sont les différents facteurs de risque ? Comment éviter les diagnostics trop tardifs des abstinents ?

Le tabagisme constitue le principal facteur de risque de cancer du poumon. Mais contrairement aux idées reçues, les personnes n’ayant jamais fumé ne sont pas épargnées par la survenue de cette tumeur. « Ces cas sont d’ailleurs bien plus nombreux que l’on pense », étaye le Pr Paul Cosford, chercheur britannique*.

Au Royaume-Uni, 6 000 décès par cancer du poumon sont rapportés chaque année chez les non-fumeurs. Bien plus que le nombre de décès annuels par cancer du col de l’utérus (900), par lymphome (5 200), par leucémie (4 500) et par cancer des ovaires (4 200). En France, 2 cancers du poumon sur 10 ne sont pas directement liés au tabac.

L’environnement polluant…

Mais alors comment expliquer l’origine des cancers du poumon hors tabac directement ?

Le tabagisme passif est évidemment incriminé, phénomène à l’origine de 3 000 à 5 000 décès chaque année en France.

Les expositions à « l’amiante, aux gaz d’échappement des moteurs diesel, au radon, aux hydrocarbures polycycliques aromatiques, à certains rayonnements ionisants, à la silice, au cadmium » favorisent ce cancer, précise l’Institut national du Cancer (INCa). Enfin, « le cannabis inhalé, la radiothérapie antérieure du thorax pour un lymphome de Hodgkin » sont aussi mis en cause.

« Inciter à plus de surveillance aide aux diagnostics précoces », affirment les chercheurs. Il s’agit alors de sensibiliser la population non fumeuse à ces différents facteurs de risque, pour faire passer le message que « l’abstinence tabagique ne rend pas intouchable concernant le cancer du poumon ».

A noter : en cas d’exposition à l’amiante, « le risque de cancer du poumon est multiplié par cinq chez une personne ne fumant pas, et par 50 chez une personne qui fume ».

*Public Health England

Source : Journal of the Royal Society of Medicine, le 25 avril 2019 – Institut national du Cancer (INCa) – ministère en charge de la Santé, consulté le 16 mai 2019