Don d’organes : comment ça marche ?

Aujourd’hui, la greffe permet de sauver des vies, mais elle est aussi un atout thérapeutique majeur : du nouveau-né à la personne âgée, nombreux sont les patients dont la vie est sauvée ou considérablement améliorée grâce à une greffe d’organes. En France, plus de 57 000 personnes vivent actuellement avec un greffon fonctionnel après 10 ans de greffe et plus de 75 % des personnes greffées vivent bien avec leur greffon : un taux de réussite excellent. Ces réussites de greffe et leurs bénéfices pour les patients génèrent des attentes fortes, en progression constante.

Une thérapeutique de pointe très encadrée

La greffe permet de sauver ou d’améliorer considérablement la vie de nombreux patients et de leur famille. Elle nécessite aussi de mobiliser de nombreux professionnels de santé à l’hôpital pour que des malades puissent bénéficier d’une greffe.

Quels organes peut-on greffer ?

Le rein est l'organe le plus couramment greffé. Suivent le foie, le cœur, les poumons, le pancréas et des parties de l’intestin. Les médecins peuvent également greffer des tissus tels que des os, des artères, des valves cardiaques, des veines, des tendons ou des ligaments. À cet égard, les yeux ne sont jamais prélevés en vue de greffer un malade, seule la partie transparente à la surface de l'œil, la cornée, est prélevée.

Les 3 grands principes du don à la greffe

  • Consentement présumé : en France, la loi indique que nous sommes tous donneurs potentiels d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus d’un tel prélèvement (soit en s’inscrivant sur le registre national des refus, soit en informant ses proches).
     
  • Gratuité : le don d’organes est un acte de générosité et de solidarité entièrement gratuit. La loi interdit toute rémunération en contrepartie de ce don. Cette règle constitue par ailleurs une garantie contre le trafic d’organes.
     
  • Anonymat : le nom du donneur ne peut pas être communiqué au receveur, et réciproquement. Les proches du donneur peuvent cependant être informés des organes et tissus prélevés ainsi que du résultat des greffes, s’ils le demandent. La règle de l’anonymat entre donneur et receveur a été prévue par la loi pour préserver les proches en deuil, mais également pour aider les personnes greffées à s’approprier leur greffon, même si beaucoup d’entre elles pensent régulièrement au donneur.

Les grandes étapes d’une greffe

  • Une personne décède, le certificat de décès est signé. L'équipe médicale veille à préserver les organes et les tissus de la personne décédée en vue d'un éventuel prélèvement.
     
  • L'équipe de coordination hospitalière cherche à connaître la volonté du défunt sur le don de ses organes et ses tissus. Elle consulte le registre national des refus. Si le défunt ne s'y était pas inscrit, elle s'entretient avec ses proches pour rechercher une éventuelle opposition au prélèvement.
     
  • En l'absence d'opposition du défunt, des analyses de laboratoire et des examens d'imagerie sont effectués à l'hôpital pour évaluer la qualité des organes et des tissus puis trouver les receveurs compatibles avec la personne décédée.
     
  • Le prélèvement des organes et des tissus est un acte chirurgical effectué avec le même soin que pour une personne en vie. La préparation pour la greffe est réalisée par des équipes médicales expérimentées et spécialement formées. Une greffe peut mobiliser jusqu'à 8 personnes et durer près de 12 heures.
     
  • Une fois l'opération effectuée, le corps est préparé et rendu à la famille.
     
  • Les organes sont conditionnés à 4°C dans les conteneurs spécifiques, puis transportés très rapidement vers les hôpitaux où auront lieu les greffes. Le moyen de transport le plus adapté est utilisé : ambulance, train, avion...
     
  • Les tissus sont, quant à eux, conservés dans des banques qui en gèrent la distribution.

Pour aller plus loin : www.dondorganes.fr et www.agence-biomedecine.fr