Mais que trouve-t-on précisément dans ce dispositif ? Quelles sont les entreprises éligibles ? Et comment faire pour obtenir ce financement ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour pouvoir vous aussi profiter de cette aide.
Pour rappel, les troubles musculo-squelettiques, ou TMS, touchent les muscles, les tendons et les nerfs des membres et de la colonne vertébrale. Ils affectent fortement la qualité de vie des travailleurs et, par rebond, la productivité des entreprises.
Les chiffres sont alarmants : les TMS représentent 87% des maladies professionnelles en France, un taux qui atteint même 93% dans le secteur agricole. L'impact économique est considérable, avec une perte annuelle estimée à plus de 7 milliards d'euros pour l'économie française. Cette somme colossale résulte de l'absentéisme, des arrêts de travail prolongés et des frais de soins médicaux associés.
Face à cette situation, la législation française a évolué pour renforcer la responsabilité des entreprises. L'article L4121-1 du Code du Travail stipule clairement l'obligation légale des employeurs de garantir la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de leurs salariés.
Cette obligation implique le déploiement d’un plan composé de plusieurs volets. A savoir des initiatives de prévention des risques professionnels, des actions d'information et de formation, ainsi que la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés. Les coûts peuvent devenir rapidement élevés !
Toutefois, les entreprises ne sont plus seules pour les assumer. En effet, le gouvernement français a reconnu que la prévention des TMS ne pouvait reposer uniquement sur des obligations légales. C'est dans ce contexte qu'a été lancée en 2023 la Subvention prévention des risques ergonomiques, un dispositif visant à donner aux employeurs les moyens financiers d’élaborer des stratégies de prévention et d'adaptation efficaces.
En 2023, le gouvernement a franchi une étape supplémentaire dans sa lutte contre les TMS en lançant le Fonds d'investissement dans la prévention de l'usure professionnelle (FIPU).
Ce fonds, doté d'un budget d'un milliard d'euros sur cinq ans, est géré par la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles (CAT/MP) de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM).
Il vient appuyer des initiatives diverses, des actions classiques de prévention en entreprise à l’accompagnement des travailleurs exposés à ces risques dans une optique de reconversion.
Depuis le 18 mars 2024, deux types d’acteurs peuvent prétendre au dispositif :
Il est à noter que 70% de l'allocation de crédits est destinée aux entreprises de moins de 50 salariés.
Le FIPU se concentre sur trois principaux facteurs de risques ergonomiques :
Pour cibler efficacement les métiers les plus exposés dans leur domaine d’activité, les branches professionnelles peuvent s'appuyer sur les travaux de la DARES (Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) et les données de sinistralité de la CNAM.
La subvention prévention des risques ergonomiques peut venir financer un spectre large d’actions, et notamment :
Pour la période 2024-2027, les montants alloués varient selon la taille de l'entreprise :
Une entreprise doit cocher plusieurs cases pour pouvoir déposer un dossier. A savoir :
Des critères spécifiques s'appliquent aux travailleurs indépendants. Ils doivent ainsi être à jour dans leurs cotisations sociales, avoir adhéré à l’assurance volontaire individuelle AT/MP et enfin justifier que leur entreprise n’emploie aucun salarié au moment de la demande.
Afin de vous donner toutes les chances d’obtenir la subvention prévention des risques ergonomiques, il est conseillé de respecter les cinq étapes suivantes, dans l’ordre :
>> A lire aussi : Les risques du travail sédentaire et comment les réduire.
La subvention prévention des risques ergonomiques représente une belle opportunité pour les entreprises françaises d'investir dans la santé et la qualité de vie au travail de leurs salariés. Ce dispositif offre aux entreprises les moyens financiers et techniques de prévenir efficacement les TMS, contribuant ainsi à améliorer le bien-être des travailleurs.
Il s’agit assurément d’un levier à considérer avec attention en 2024, afin de mettre en place un environnement de travail plus sûr et plus productif pour tous.
Nos conseils pour prendre soin de vous !
Lire l'article
Lire l'article