L’agriculture urbaine consiste à produire ou cultiver des aliments dans une ville ou dans d’autres zones fortement peuplées. L’agriculture urbaine est distincte des activités de jardinage dont l’objectif final est la consommation personnelle. Ainsi, l’agriculture urbaine suppose un motif de profit et est conduite comme une entreprise commerciale.
Cela ne signifie pas nécessairement que l’agriculture urbaine est une affaire de grandes entreprises. En réalité, c’est tout le contraire. Vous n’avez pas besoin d’un grand terrain, ni même d’une société pour démarrer une ferme urbaine. Vous pouvez commencer seul, en vous associant à des amis ou même en tant qu’entité à but non lucratif.
L’agriculture urbaine vous offre la possibilité de poursuivre votre passion pour l’agriculture si vous ne pouvez pas quitter la ville et acheter un terrain à la campagne. Que ce soit pour des raisons financières, logistiques ou pratiques.
Les aliments produits dans les fermes urbaines peuvent être vendus sur les marchés fermiers, directement dans les restaurants ou les épiceries, ou par l’intermédiaire d’un tiers. Les consommateurs peuvent ainsi être plus informés sur le contenu de leur assiette, sa provenance et l’effet que le transport alimentaire peut avoir sur le changement climatique. Il existe une demande croissante de produits biologiques durables cultivés localement.
L’agriculture urbaine se retrouve partout, dans tous les quartiers d’une ville : dans les espaces publics et les parcs, sur le toit des immeubles, des restaurants et des entreprises, dans les arrière-cours, dans les écoles et plus encore. Les agriculteurs urbains ont donc mis au point de nombreuses approches uniques qui fonctionnent dans une variété de conditions et de contextes différents.
Tous les agriculteurs urbains exercent une activité agricole au regard de l’Art. L.311-1 du Code rural et de la pêche maritime. Ainsi, un entrepreneur qui souhaite débuter une activité d’agriculture urbaine doit d’abord déclarer cette dernière au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) et choisir le statut de l’entreprise : EIRL ou en forme sociétaire (SCEA, GFA, GAEC…). Une fois le dossier constitué, il est transmis à la MSA pour l’affiliation de l’entrepreneur. Il conviendra également de souscrire des contrats de prévoyance et santé agriculteur.
Le dossier d’installation est la plupart du temps accompagné d’une demande d’aides. Selon la réglementation actuelle, les aides pour l’agriculture urbaine sont identiques à celles pour l’installation d’une exploitation agricole. Il est donc possible d’obtenir des aides de l’État (dotations jeunes agriculteurs, prêts bonifiés), auxquels peuvent s’ajouter des aides de collectivités dans le cadre d’appels d’offres. Les projets retenus permettent souvent la mise à disposition par la collectivité d’un site.
Il existe d’autres voies de financement, par le biais notamment d’incubateurs et pépinières d’entreprises, de Coopératives d’activité et d’emploi (CAE), de SCOT (Sociétés coopératives de travailleurs), etc. Il appartient toutefois au futur agriculteur urbain de se tenir informé sur les appels d’offres qui le concernent dans sa région et des aides possibles.
La localisation de votre projet revêt une grande importance et conditionnera une partie de votre succès. Toutefois, avec un tissu urbain souvent très dense, combiné aux pressions foncières, il peut être difficile de trouver un site approprié. Il est néanmoins possible de s’adresser aux entreprises privées qui pourraient posséder des toits terrasses ou des friches industrielles, aux bailleurs sociaux, aux collectivités qui pourraient fournir des terrains adaptés, et bien sûr aux particuliers propriétaires.
Le type d’installation dépend à la fois de la localisation de l’activité, mais aussi de sa nature et de son intensité. On retiendra trois types de techniques pour l’agriculture urbaine :
L’agriculture urbaine est essentiellement maraîchère et horticole, avec quelques pratiques d’élevage. Le choix des espèces et variétés est donc particulièrement importante. Mais ce choix sera principalement dicté par le site d’exploitation (en particulier sur les toits avec des problèmes liés à la portance, la gestion des intrants, la sécurité des personnes et à l’accessibilité de la main d’œuvre), la technique de culture choisie, les rendements possibles et le marché (les débouchés).
Le marché conditionne réellement le choix des espèces à cultiver. En effet, si personne n’achète vos produits, votre entreprise n’est pas viable. N'oubliez pas que l’agriculture urbaine se destine à la ville et doit par conséquent s’adapter aux besoins de celle-ci, en tenant compte des habitudes alimentaires afin de trouver des débouchés immédiats.
Au bout du compte, les principaux produits en agriculture urbaine sont les légumes fruits, les légumes feuilles, les petits fruits, les herbes aromatiques, les légumineuses potagères et les bulbes. Toutefois, en fonction du site, il est également possible d’envisager des arbres fruitiers et de l’élevage de type apiculture et aviculture.
En tant qu’agriculteur urbain, vous disposez de plusieurs modes de commercialisation de vos produits, mais le circuit court est toujours à privilégier.
La pratique de l’agriculture urbaine est nouvelle et encore mal définie. En ce sens, il existe peu de cursus spécifiques sanctionnés par un diplôme. Toutefois, les initiatives se multiplient. Ainsi, il est possible d’opter pour des formations longues, souvent du type spécialisation (Master M1 ou M2, licence pro…, proposés par AgriTechParis par exemple). D’autres sont destinées aux demandeurs d’emploi, aux salariés d’entreprise en congé individuel de formation et aux professionnels disposant d’un bagage minimum (CAP ou BPA).
Il est également possible de choisir des formations courtes et des ateliers proposés sur des durées allant de 1 et 10 jours selon les modules. Ces mini-formations en agriculture urbaine couvrent différentes thématiques, telles que la culture hors sol, l’hydroponie, la bioponie, les pairies urbaines, la création de pépinières de quartiers, etc.
Vous pouvez trouver une liste de formations longues et courtes sur le site de l’AFAUP (Association Française d’Agriculture Urbaine Professionnelle).
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