Dans un monde plein d’incertitudes, on ne peut plus se contenter d’un bilan annuel a posteriori. Pour bien gérer, il faut être bien informé sur ce qui se passe sur l’élevage. C’est tout l’enjeu de la mise en place d’indicateurs de suivi et d’un prévisionnel.

Management, un « gros mot » ? Parler de management est souvent encore tabou en élevage. Pourtant avec des prix très volatils, et des élevages de taille croissante, on ne peut plus se contenter de naviguer à vue, avec juste un bilan à la fin de l’année.

« Chef d’entreprise, c’est avant tout un état d’esprit », nous dit un éleveur. Mais c’est aussi de la méthode. Il existe des outils de management sur lesquels s’appuyer pour piloter son élevage. Des outils d’autant plus utiles que l’élevage est de taille importante.

L’idée générale, c’est de travailler par objectifs : se fixer des objectifs à cinq ans, les traduire en objectifs annuels et mensuels, comparer ce qui est prévu à ce qui a été réalisé, et mettre en place les actions de corrections nécessaires.

Concrètement, cela veut dire mettre en place des indicateurs de suivi — ceux qui vous parlent — pour savoir ce qui se passe aujourd’hui dans l’élevage.

Cela veut dire aussi réaliser un budget prévisionnel de trésorerie pour avoir une idée de ce qui va se passer demain.

Cette approche par objectifs motive, pousse à définir des priorités et à prendre des mesures pour progresser. « On entre dans une boucle d’amélioration continue, nous explique un éleveur qui s’est pris au jeu grâce à la démarche Terr’avenir. Elle permet aussi en cas de problème de réagir vite, avant que la situation ne se dégrade, et évite d’aller droit dans le mur. Et puis cela rassure de savoir où l’on veut aller dans un monde plein d’incertitudes, et redonne un peu de sécurité.

Être clair sur les objectifs, c’est déjà à moitié résoudre les problèmes. Vous pouvez bien sûr vous faire aider. Être un bon manager, c’est aussi savoir bien s’entourer, et se connaître. Il est important de connaître ses forces et ses points faibles, et de trouver des solutions pour les compenser.

L’idéal, c’est de pouvoir organiser une réunion annuelle avec en même temps le conseiller de gestion et le conseiller technique, de préférence indépendant, pour analyser les résultats de l’année écoulée. Et à partir de là de déterminer ensemble les priorités, ce que vous voulez améliorer, et comment vous allez le réaliser.

Piloter un élevage, c’est devoir prendre une succession de décisions. Chaque décision doit être bien réfléchie. Quel est l’objectif, quelles sont les options, les avantages et inconvénients de chacune. Pour les décisions importantes, il ne faut pas hésiter à les mettre noir sur blanc par écrit. Tout investissement devrait faire l’objet d’un calcul de retour sur investissement.

Même si la charge de travail sur les exploitations est de plus en plus lourde, ce temps consacré pour réfléchir à l’évolution de l’exploitation, planifier et organiser le travail est essentiel. Il existe des clés pour s’organiser, comme se mettre des limites d’horaires pour structurer son temps, noter les choses à faire pour se décharger mentalement … Les solutions sont souvent simples mais changent les habitudes. Et changer des habitudes bien ancrées, ce n’est pas si facile !

Sources : Réussir Lait