Les Français restent de très gros consommateurs d’antibiotiques : leur consommation est deux fois fois plus importante que celle des Allemands et trois fois supérieure à celle des Néerlandais, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire qui publie un numéro thématique sur la “Surveillance de la consommation et de la résistance aux antibiotique”.

Ce n’est pas qu’un problème de coût car la surconsommation de ces médicaments conduit à l’émergence de bactéries hautement résistantes aux antibiotiques. Ce qui réduit ou annule l’efficacité des antibiotiques créant des impasses thérapeutiques, des situations dans lesquelles les médecins se retrouvent démunis.

Le BEH propose plusieurs articles sur ce thèmes, le premier décrivant la diffusion de bactéries multirésistantes (les Bmr) en milieu hospitalier – entérobactéries EBLSE et Staphylococcus aureus résistants à la méticiline (SARM) – et les actions de lutte contre les infections nosocomiales. Un autre fait le point du travail du Réseau européen de surveillance des résistances bactériennes. La France y obtient des résultats corrects, sans plus.

Les campagnes du type « Les antibiotiques, c’est pas automatique » ont montré une certaine efficacité pour réduire la consommation mais leur impact reste insuffisant : après de bons résultats avec une baisse de la consommation d’antibiotiques entre 2000 et 2004, celle-ci s’est stabilisée jusqu’en 2011.

"Les médecins doivent donc prendre en compte ces réalités dans leurs prescriptions" écrit le BEH qui salue le lancement du “Plan 2011-2016 du plan national d’alerte sur les antibiotiques”. Un plan qui pour la première fois prend également en compte la surconsommation d’antibiotiques en médecine vétérinaire.