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En l’espace de 10 ans, les biothérapies anti-TNFα ont véritablement révolutionné le traitement des maladies inflammatoires chroniques. D’une efficacité très élevée, elles sont souvent recommandées lorsque les traitements conventionnels ne sont pas ou plus adaptés. Que sont les biothérapies anti-TNFα ? À qui s’adressent-elles ? Sont-elles efficaces ? Comment accéder à ces traitements et comment fonctionnement-ils ? Mutualia répond à toutes vos questions.

Qu’est-ce que le TNFα ?

Le TNF, ou facteur de nécrose tumorale (Tumor Necrosis Factor) est une protéine de votre corps qui provoque une inflammation et aide à coordonner le processus.

L’inflammation se produit lorsque votre système immunitaire combat une menace potentielle. Par exemple, lorsque vous avez un rhume, vos sinus gonflent. Lorsque vous vous coupez, votre doigt devient chaud et rouge. Ces réactions ne sont pas agréables, mais elles montrent que votre système immunitaire effectue son travail.

Le TNF est un facteur majeur en matière d’inflammation. Une fois libéré dans l’organisme, il devient le signal qui indique à d’autres cellules chargées de défendre votre organisme où aller et quoi faire. Certaines de ces cellules combattent les infections, d’autres fabriquent des hormones, etc. Tout cela fait partie du processus inflammatoire.

Parfois, ce processus inflammatoire peut être déréglé. Si vous souffrez d’une maladie comme la polyarthrite rhumatoïde ou de rhumatisme psoriasique, votre système immunitaire ne sait pas quoi attaquer. Il s’en prend alors par erreur à des partie du corps saines, comme vos articulations, des organes ou votre peau. Ceux-ci s’enflamment, ce qui signifie que votre organisme présente trop de TNF, en particulier un type appelé TNF alpha (TNFα).

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Qu’est-ce qu’un anti-TNFα ?

Conserver la bonne quantité de TNF dans votre organisme est essentiel. Si vous êtes en bonne santé, votre corps s’en occupe naturellement : il bloque tout surplus de TNF que vous pourriez avoir.

Cela ne se produit pas toujours avec certaines maladies, dites inflammatoires chroniques, comme la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou encore le psoriasis. Votre corps présente alors des TNF en excès dans votre sang, entraînant une inflammation continue et des symptômes parfois douloureux.

En cas d’inflammation persistante, et donc de TNF en excès, l’objectif est de venir bloquer le message de création d’inflammation émis par les TNF avant qu’il n’atteigne d’autres cellules. Pour ce faire, les médecins utilisent des médicaments spécialement étudiés pour agir de la sorte : les anti-TNFα.

Les médicaments anti-TNFα font partie d’une nouvelle classe thérapeutique de produits biopharmaceutiques. Leur utilisation se généralise : en France, plus de 126 000 patients ont été traités avec un médicament anti-TNFα en 2018.

Pour l’instant, 5 médicaments ont été approuvés par les autorités de santé :

  • adalimubad (Humira)
  • certolizumab (Cimzia)
  • étanercept (Enbrel)
  • Golimumab (Simponi)
  • Infliximab (Remicade)

Tous contiennent un anticorps monoclonal produit par biotechnologie chargé de se fixer sur le TNF et de bloquer son action.

À qui s’adressent les anti-TNFα ?

Les inhibiteurs de TNF sont utilisés dans le monde entier pour traiter des affections inflammatoires telles que :

  • la polyarthrite rhumatoïde,
  • le rhumatisme psoriasique,
  • l’arthrite idiopathique juvénile,
  • les maladies inflammatoires de l’intestin (MICI), comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique,
  • la spondylarthrite ankylosante,
  • le psoriasis.

Les médicaments anti-TNFα se positionnent comme un traitement de seconde intention, lorsque les traitements dits « conventionnels », tels que l’azathioprine dans la maladie de Crohn ou le méthotrexate dans la polyarthrite rhumatoïde, ne sont pas ou plus suffisamment efficaces, ou bien mal tolérés.

La recommandation est d’associer un traitement conventionnel et un médicament anti-TNFα pour combattre l’inflammation. Les principales contre-indications sont la tuberculose latente, le cancer, l’infection active, les antécédents de sclérose en plaques et l’insuffisance cardiaque.

Comment accéder à la biothérapie anti-TNFα ?

Si vous souffrez de l’une des maladies inflammatoires chroniques concernées, vous devez certainement déjà prendre un traitement adapté. Si celui-ci s’avère efficace, il n’est pas forcément utile de recourir à la biothérapie anti-TNFα. Toutefois, si votre traitement actuel n’est pas ou plus suffisamment efficace, ou si vous le tolérez mal, vous pouvez discuter avec votre médecin traitant de l’éventualité d’une biothérapie anti-TNFα.

Si vous décidez de recourir à une biothérapie anti-TNFα, votre médecin traitant vous recommandera à un spécialiste hospitalier : rhumatologue, interniste, dermatologue, ophtalmologiste, hépato-gastro-entérologue ou pédiatre selon votre profil et celui de la maladie. Seuls les spécialistes exerçant en milieu hospitalier (hôpital ou clinique) sont habilités à initier une biothérapie anti-TNFα. De plus, sa prescription implique un suivi au minimum annuel par le spécialiste hospitalier prescripteur.

Les anti-TNFα sont fabriqués à l’aide des biotechnologies en laboratoire, ce qui entraîne un prix très élevé de ces médicaments. On estime à environ 10 000 euros le coût moyen du traitement à l’année en tant que traitement de fond pour certains d’entre eux, comme l’Humira par exemple. Le traitement est toutefois pris en charge par l’Assurance maladie au titre de votre ALD.

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Comment s’administre un médicament anti-TNFα ?

Les anti-TNFα ne sont disponibles qu’en injection. Le mode de prise dépend du médicament :

  • étanercept : injections sous la peau toutes les semaines, à domicile ;
  • adlimumab : injections sous la peau tous les 14 jours, à domicile ;
  • certolizumab : injections sous la peau tous les 14 jours, à domicile ;
  • golimumab : injections sous la peau une fois par mois, à domicile ;
  • remicade : perfusions intra-veineuses d’intervalles variables, à l’hôpital.

Les produits injectables à domicile se présentent sous forme de seringue préremplie ou de stylo injectable et doivent être conservés au réfrigérateur. Seringues et stylos doivent être jetés après chaque utilisation dans une boîte jaune et verte disponible gratuitement en pharmacie sur présentation de votre ordonnance.

Au cours de la biothérapie anti-TNFα, le médecin conseille la plupart du temps de continuer le traitement initial. En effet, l’association de deux traitements s’avère particulièrement efficace. Par ailleurs, les anti-TNFα n’empêchent pas la prise de médicaments anti-inflammatoires contenant ou non de la cortisone.

Combien de temps dure une biothérapie anti-TNF alpha ?

La durée d'une biothérapie anti-TNF alpha dépend de plusieurs facteurs, notamment la maladie traitée, la réponse individuelle du patient au traitement et la tolérance du médicament. Dans de nombreux cas, les biothérapies anti-TNF sont administrées de manière continue pour maintenir le contrôle de la maladie et soulager les symptômes. Le traitement peut être poursuivi à long terme, parfois pendant des années, pour prévenir les rechutes et améliorer la qualité de vie du patient.

Cependant, dans certains cas, le traitement par biothérapie anti-TNF peut être limité dans le temps. Certaines personnes peuvent connaître une rémission durable de leur maladie après un traitement intensif initial, permettant ainsi une réduction progressive de la dose ou l'arrêt du médicament. D'autres peuvent développer des effets secondaires ou ne pas répondre de manière adéquate au traitement. L'arrêt du médicament est alors préconisé.

Il est important de souligner que l'arrêt ou la modification de du traitement anti-TNF doit toujours être effectué sous la supervision d'un professionnel de la santé spécialisé, car cela peut affecter la maladie sous-jacente et les symptômes du patient. De plus, certains patients peuvent nécessiter un changement vers d'autres médicaments ou thérapies après l'arrêt de la biothérapie anti-TNF alpha.

Les biothérapies anti-TNFα sont-ils efficaces ?

Toutes les études conduites à ce jour montrent une efficacité élevée de la biothérapie anti-TNFα quelle soit la maladie inflammatoire chronique. Certains sont cependant encore plus efficaces que d’autres selon la maladie. Par exemple, l’infliximab, l’adalimumab et le certolizumab montrent une meilleure efficacité pour traiter la maladie de Crohn. Votre médecin saura en fonction de votre pathologie quelle biothérapie anti-TNFα est la mieux indiquée.

L’efficacité de la biothérapie anti-TNFα n’est pas immédiate. Elle peut prendre plusieurs semaines avant de se manifester, avec une nette amélioration des symptômes attendue généralement au troisième mois.

Par ailleurs, la biothérapie anti-TNFα peut mettre la maladie en rémission. Mais elle réapparaît en général quelques semaines après l’arrêt du traitement. Pour cette raison, si le traitement est bien toléré, on conseille de le poursuivre. Certains patients ont recours à la biothérapie anti-TNFα depuis près de 20 ans.

Bien que les anti-TNFα ne guérissent pas les maladies inflammatoires, le blocage des TNF induit par biothérapie permet de réduire l’inflammation et les poussées et d’offrir aux patients une amélioration de leur qualité de vie.

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Quels sont les effets indésirables des anti-TNFα ?

Comme tout médicament, les anti-TNFα peuvent présenter des effets secondaires, en particulier sur les points d’injection : rougeur, brûlure ou démangeaison. Ils disparaissent généralement sous quelques jours.

Les autres effets indésirables incluent :

  • Toux
  • Maux de tête
  • Brûlures et douleurs d’estomac
  • Nausées et vomissements
  • Faiblesse et fatigue
  • Réaction allergique

Par ailleurs, en tant qu’immunosuppresseurs, les anti-TNFα affaiblissent votre système immunitaire pour stopper l’inflammation, ce qui vous expose à un risque accru d’infection. Vous pouvez donc plus facilement attraper un rhume, la grippe, la COVID-19, une infection des voies urinaires ou même une tuberculose. Il s’agit le plus souvent d’infections sans gravité qui peuvent être traitées facilement. Toutefois, en cas de suspicion d’infection, ne faites pas d’injection et consultez immédiatement votre médecin qui jugera s’il faut poursuivre ou suspendre temporairement le traitement.

Les anti-TNFα peuvent également augmenter le risque de cancer de la peau autre que le mélanome. Il existe également des complications neurologiques rares.

À noter que la vaccination est possible et même fortement recommandée lorsque vos défenses immunitaires sont affaiblies. Vous pouvez donc vous faire vacciner contre la grippe saisonnière, la COVID-19 ou encore le pneumocoque. Les seuls vaccins à éviter sont ceux dits « vivants inertes », comme celui du BCG contre la tuberculose et celui contre la fièvre jaune obligatoire pour voyager dans certains pays étrangers.

Pour conclure sur les biothérapies anti-TNFα

Les biothérapies anti-TNFα ont fait leurs preuves et ont révolutionné la prise en charge des patients atteints de maladies chroniques inflammatoires. Basées sur des médicaments immunosuppresseurs conçus par biotechnologie, les biothérapies anti-TNFα en tant que traitement de fond offrent des résultats particulièrement efficaces pour réduire l’inflammation et offrir une meilleure qualité de vie aux patients.

Toutefois, parce qu’ils affaiblissent votre système immunitaire pour réduire l’inflammation, ils vous exposent à des risques infectieux. Il est donc important de rester vigilant afin de minimiser ce risque et de traiter les infections rapidement pour éviter toute aggravation. Même s’ils présentent quelques effets indésirables, le rapport bénéfice/risque est largement favorable aux avantages procurés.

 

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