Le travail du dimanche, qui avait été l’objet d’un vaste débat il y a quelques années alors que les ouvertures de magasins le dimanche proliféraient, ne cesse de croître en France. C’est ce que révèlent les derniers chiffres d’une enquête de la Dares.

En 2011, près d’un tiers des salariés ont travaillé le dimanche, de façon habituelle ou occasionnelle, soit 6,5 millions de personnes, indique la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), organisme dépendant du ministère du Travail, de l’Emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
Chiffre auquel il faut ajouter les quelques 1,7 million de personnes non salariées qui, elles aussi, travaillent le septième jour de la semaine. Ce qui, au total, représentent plus de 8 millions de personnes travaillant le dimanche.

Le travail du dimanche chez les salariés a augmenté progressivement depuis 1990, relève la Dares, passant de 20% des salariés à cette date à 29% en 2011. En règle générale, les personnes travaillant le dimanche travaillent aussi le samedi et ce travail dominical va de pair avec des horaires tardifs ou variables d’une semaine sur l’autre.
Il concerne d’abord les professions concourant « à la continuité de la vie sociale, à la permanence des services de soins, à la protection des personnes et des biens. » Dans les professions de santé, ce sont ainsi 60 % des salariés qui travaillent le dimanche.

Le secteur des arts, spectacles et activités récréatives fait assez souvent travailler ses salariés le dimanche (30 % habituellement et 28% occasionnellement) mais on se rend compte que dans certains secteurs industriels (industries alimentaires par exemple), 24% des salariés travaillent aussi le dimanche. C’est également vrai dans la production et la distribution de l’énergie (26%) ou la gestion des déchets (36%).

Le travail occasionnel du dimanche répond parfois à une autre logique que celle de la permanence des services (restauration, transports...). C’est le cas pour des professions qui disposent d’une relative autonomie pour organiser leur temps de travail, démontre l’étude.
Les cadres, les enseignants sont ainsi plus nombreux que dans d’autres professions à travailler occasionnellement le dimanche (25% contre 13% des employés et 10% des ouvriers).

Enfin, le travail du dimanche de manière habituelle est plus fréquent chez les femmes et les jeunes. Un phénomène à rapprocher du fait que les femmes représentent 85 % des services de santé et médico-sociaux.