Il est important de faire mesurer sa tension artérielle régulièrement, car lorsqu’elle est trop élevée, cela augmente le risque de maladies cardio-vasculaires. Le point sur ce qui la fait monter... ou descendre, à l'occasion de la Journée mondiale de l'hypertension artérielle.

Des variations naturelles


En fonction des activités, la tension artérielle varie au cours de la journée. Elle s’élève pendant un effort physique, en cas de stress ou d’émotion forte, lors d’un rapport sexuel ou lorsque l’on fume une cigarette. La tension artérielle augmente également avec l’âge. En revanche, elle baisse pendant le sommeil et les phases de repos. Ces variations sont naturelles et une élévation de la tension ne signifie pas forcément que l’on est malade. On ne parle d’hypertension artérielle que lorsque celle-ci est permanente. En revanche, un stress chronique, notamment professionnel, peut empêcher la tension artérielle de baisser chez une personne qui suit un traitement hypotenseur.

Un héritage familial


Il est prouvé aujourd’hui que le niveau de la pression artérielle des individus est en partie lié à l’hérédité. Une dizaine de gènes dont des mutations sont responsables de formes héréditaires très fortes ont déjà été identifiés. Aussi, avoir un parent, un frère ou une sœur hypertendus doit inciter à surveiller sa tension artérielle. Toutefois, on peut retarder l’apparition d’une hypertension en adoptant des mesures connues pour ¬réduire la tension artérielle : limiter sa consommation d’alcool, lequel, en entraînant une contraction des vaisseaux sanguins, augmente la pression sanguine dans les artères ; s’arrêter de fumer, car le tabac favorise le vieillissement des artères ; éviter d’être en surpoids, il est en effet établi que plus l’indice de masse corporelle (Imc) est élevé, plus la pression artérielle augmente. En revanche, l’activité physique assouplit les parois des artères et permet une meilleure circulation sanguine. Récemment, une étude américaine a montré que la méditation en pleine conscience était efficace pour faire baisser la pression artérielle.

Gare à l’abus de sel


Les Français consomment en moyenne 7,7 g de sel par jour, sans compter celui qu’ils ajoutent dans leur assiette, alors que les recommandations sont de 5 grammes quotidiens. Or, une consommation excessive de sel favorise l’hypertension, car elle augmente le volume sanguin. De plus, l’excès de sodium neutralise l’effet du potassium, un hypotenseur. Attention donc au sel caché dans les produits industriels (soupes, biscuits apéritifs, plats préparés…), et à celui que l’on trouve dans la charcuterie, le fromage ou le pain. Evitez de resaler systématiquement vos plats à table et limitez votre consommation d’eaux minérales salées, en préférant celles contenant moins de 150 milligrammes de sodium par litre.

L’effet blouse blanche


Quand un médecin mesure la tension artérielle d’un patient, souvent celle-ci grimpe à cause du stress, alors que lorsque le patient est chez lui elle est normale. C’est l’effet « blouse blanche ». Ce que l’on sait moins, c’est qu’il existe aussi la réaction inverse : un patient a une tension artérielle correcte au cabinet médical, mais élevée lorsqu’il est chez lui. Cette hypertension masquée est plutôt dangereuse, car, non détectée par le généraliste, elle peut conduire à court terme à une hypertension artérielle permanente. Pour valider ce diagnostic, le praticien ¬demande au patient de mesurer lui-même sa tension quand il est à son domicile. Ce dernier devra prendre sa tension trois fois de suite, à une minute d’intervalle, le ¬matin après le petit déjeuner et le soir après le dîner, en position assise, au calme, et après quelques minutes de repos. Et ce, trois jours de suite. Le médecin calcule la moyenne des 18 valeurs recueillies, qui doit être inférieure à 135/85 mmHg (millimètres de mercure).

Médicaments à risques


Certains médicaments augmentent la pression artérielle, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens – type ibuprofène –, des bronchodilatateurs et des décongestionnants nasaux. Certaines pilules contraceptives aussi, c’est pourquoi le gynécologue doit mesurer la tension chez les femmes sous contraceptif oral à chaque consultation.

Des maladies comme le diabète, certaines affections rénales, l’hyper- ou l’hypothyroïdie, peuvent également provoquer une élévation anormale de la tension artérielle. La grossesse est aussi une période à risque. Près de 10 % des futures mamans voient leur tension artérielle grimper et doivent être surveillées, voire suivre un traitement. En général, tout rentre dans l’ordre après l’accouchement, mais parfois une hypertension peut apparaître des années plus tard.

Quand il faut traiter


On ne guérit pas l’hypertension artérielle. Mais on peut faire baisser sa tension et la maintenir à un niveau normal, d’une part, en respectant une bonne hygiène de vie et, d’autre part, en suivant un traitement. Il existe cinq grandes familles de médicaments : les diurétiques, qui stimulent l’excrétion de l’eau et du sel par les reins ; les bêtabloquants, qui bloquent les récepteurs de l’hormone du stress, l’adrénaline ; les inhibiteurs calciques, qui freinent l’entrée du calcium dans les cellules musculaires des artères, entraînant ainsi une vasodilatation des artères et donc une baisse de la pression artérielle ; les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ainsi que les antagonistes de l’angiotensine II, qui agissent sur l’angiotensine, une substance favorisant la contraction des vaisseaux. Le praticien peut combiner plusieurs de ces médicaments afin d’augmenter leur efficacité.

Comment ça marche ?


Selon l’Organisation mondiale de la santé, la tension artérielle est normale en dessous de 14/9 (ou 140/90 mmHg). Le premier chiffre correspond à la pression systolique (celle du sang lorsque le cœur se contracte et propulse celui-ci dans les artères et vers les poumons) ; le second à la pression diastolique (celle exercée

par le sang sur les parois des artères lorsque le cœur se relâche et se remplit de sang).

Quand la pression dans les artères est trop élevée, celles-ci s’usent plus vite. Généralement asymptomatique, l’hypertension artérielle est l’un des facteurs de risque majeurs de maladies cardio-vasculaires : responsable de la moitié des accidents vasculaires cérébraux, elle favorise aussi la survenue d’un infarctus du myocarde, d’une insuffisance rénale ou cardiaque, d’une angine de poitrine ou encore d’une artérite des membres inférieurs. On estime que près de 15 millions de Français sont hypertendus. Mais, sans autres facteurs de risque associés, les études montrent que les médicaments ne sont pas nécessaires si l’hypertension se situe entre 140/90 et 160/95 mmHg.

Source : Viva presse