Le virus du Sida s'est adapté progressivement à la réponse immunitaire des personnes qui en sont porteuses, difficile donc de mettre au point un vaccin. C'est la conclusion d'une étude réalisée par une équipe de chercheurs de l'Inserm de Tours, soutenue par l'Agence nationale de recherche sur le Sida (ANRS).

Depuis les années 80, début de l'épidémie, le VIH « est devenu de moins en moins sensible aux anticorps neutralisants », souligne les chercheurs qui ont analysé les virus issus de prélèvements de patients contaminés entre 1980 et 2010.

« S'il était connu qu'à l'échelle individuelle, le virus savait s'adapter et contourner les propres moyens de défense de l'individu, nos travaux confirment que la pression exercée sur le virus se répercute à l'échelle de la population », explique Martie Braibant qui a co-dirigé l'étude.

Certains anticorps neutralisants ont déjà été identifiés mais « une des questions qui reste posée est celle du choix de l'anticorps ou de la meilleure association d'anticorps à utiliser en vue d'une projection la plus large possible face à la grande variabilité des formes du VIH circulant actuellement dans le monde », précisent les chercheurs.

Pourtant, le développement d'un vaccin efficace demeure un des défis majeurs de la lutte contre le Sida. En se fixant sur les protéines virales, certains anticorps dits neutralisants pourraient inhiber et bloquer précocement l'infection par le VIH. Le virus ne pourrait plus se répliquer et serait éliminé. Pour l'heure, les scientifiques n'ont pas réussi à ce que les anticorps soit produit par l'organisme via une vaccination classique. Plusieurs essais sont en cours.