En décembre, les sénateurs ont voté la loi adoptée en seconde lecture par les députés interdisant le Bisphénol A (BPA) dans les contenants alimentaires à destination des enfants de moins de trois ans. L’interdiction sera effective dès la promulgation de la loi, attendue en janvier 2013. Le reste de la population devra patienter jusqu’au 1er janvier 2015 pour ne plus être en contact avec le BPA dans les conserves et autres emballages alimentaires.

« On ne peut que regretter qu’un délai supplémentaire ait été donné aux industriels pour s’adapter. Depuis que la toxicité du BPA est discutée dans les cercles économiques, c’est-à-dire depuis 1997, les industriels ont en effet largement eu le temps d’anticiper et certains l’ont d’ailleurs fait », regrette le Réseau Environnement Santé qui reconnaît, néanmoins, que « cette décision fait de la France le premier pays au monde à prendre une telle mesure ». La loi prévoit également l’interdiction d’un phtalate (le DEHP) dans les dispositifs médicaux. « Malgré ses limites, c’est donc un signal fort qui est envoyé aux industriels pour que la question des perturbateurs endocriniens soit prise au sérieux et que leur substitution soit recherchée de façon systématique », note Yannick Vicaire, chargé de mission du RES.

Lors d’un colloque international, organisé à Paris les 10 et 11 décembre derniers par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), la ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, a annoncé qu’une stratégie nationale serait mise en place dès juin 2013 pour préserver la population des effets sanitaires des perturbateurs endocriniens.