La campagne annuelle de vaccination contre la grippe a débuté. Du 11 octobre 2013 au 31 janvier 2014, plus de dix millions de personnes à risque sont invitées à se faire vacciner.

Il s'agit principalement des individus de plus de 65 ans, des personnes souffrant de certaines maladies chroniques (asthme, broncho-pneumopathie chronique obstructive (BCPO), diabète, insuffisance cardiaque, hépatopathie chronique, etc), mais aussi l’entourage familial des nourrissons de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave, les femmes enceintes et les personnes souffrant d'une obésité sévère.

Or, alors que l’Institut de veille sanitaire (InVS) a recensé lors de l'hiver dernier 818 cas graves de grippe admis en services de réanimation (parmi ces malades, 153 sont décédés), la couverture vaccinale des personnes à risque ne cesse de diminuer depuis 2009, passant de 60 % à 50 % en 2012.
La tendance à la baisse est particulièrement nette chez les 65-69 ans (38,8 % de vaccinés en 2012 contre 55,3 % en 2009).

Le rôle réaffirmé du médecin traitant
Ce phénomène s’explique en partie par une minimisation du risque de la grippe, conjuguée à une perte de confiance dans l’efficacité de la vaccination. De fait, selon un sondage (*) réalisé par l'Institut BVA pour la Caisse nationale d'Assurance-maladie (Cnam), seul 1 Français sur 3 a l’intention de se faire vacciner cette année (28%). ils sont les deux tiers à déclarer cette intention chez les plus de 65 ans (65%). De même, 59% des personnes interrogées estiment que le vaccin peut présenter des risques pour la santé et un Français sur 5 (21%) considère même qu’il est plus dangereux de se faire vacciner que d’avoir la grippe.

Or les Français semblent relativement bien informés des dangers de la grippe. 93% d'entre eux reconnaissent que c'est une maladie grave, voire mortelle. Ils sont 91% à savoir que, lorsqu’on a eu la grippe une fois, on peut la ré-attraper. De même, 88% d’entre eux savent qu’il est recommandé de se faire vacciner après 65 ans. Pour 55% des Français, le fait de protéger les autres en se protégeant soi-même contre la grippe constitue même un facteur d’incitation à se faire vacciner.

L'enquête montre également le rôle important du médecin traitant : pour 36% des Français, le fait que le médecin ait conseillé de se faire vacciner est un élément déclencheur.

Chasser certaines idées reçues
Pour autant certaines idées reçues ont la vie dure : 1 personne sur 2 interrogée pense encore que le vaccin peut donner la grippe (48%). Par ailleurs, 1 personne sur 3 (30%) pense qu’il n’est pas utile de se vacciner contre la grippe au motif que celle-ci se soignerait facilement grâce aux antibiotiques. Or, les antibiotiques ne sont pas efficaces dans le traitement de la grippe du fait de son origine virale. Ils ne sont utiles qu’en cas de surinfection bactérienne.

Pour rappel, l’efficacité du vaccin est variable selon les années et selon les souches. La composition du vaccin est adaptée chaque année pour garantir son efficacité en fonction des souches virales qui ont circulé majoritairement l’hiver précédent et qui sont les plus susceptibles d’être présentes lors de l’hiver suivant.

La saison dernière, l’efficacité a été meilleure pour les souches B et A (H1N1), qui prédominaient. Le vaccin a été moins adapté pour la souche A (H3N2) circulante, en raison d’une évolution des souches pendant la période de préparation du vaccin.

Enfin, il faut compter environ 15 jours entre la vaccination et le moment où l’organisme est protégé contre la grippe.

(*) Sondage mené auprès d’un échantillon national représentatif de 975 Français âgés de 18 ans et plus interrogés par téléphone (interviews réalisées les 13 et 14 septembre 2013).

Source : Viva presse