Bonne nouvelle pour les femmes : la mortalité par cancer du sein a significativement baissé dans presque tous les pays européens, d'après les chiffres rapportés au Congrès européen sur le cancer du sein, qui s'est tenu à Glascow en Écosse le 21 mars. Mauvaise nouvelle : c'est en France qu'elle régresse le moins.

Sur 31 pays étudiés, les décès par cancer du sein ont diminué de 1,5% entre 1989 et 2010 et de 1,9% à partir de 2003. Selon le Pr Philippe Autier de l'International Prévention Research Institute de Lyon, « la mortalité a chuté de 26 à 37% en Belgique, Allemagne, Suisse, Italie et Espagne. Par contre, en France, ce déclin n'a été que de 17% ».

Par ailleurs, comparé à nos voisins, c'est également chez nous que l'on recense la plus faible diminution de mortalité chez les femmes de moins de 50 ans. Des chiffres « préoccupants », selon le Pr Autier qui évoque « un nouveau paradoxe français ».

Comment expliquer ce phénomène ? Pour l'épidémiologiste, il est d’autant moins compréhensible que « la France est dotée de centres du cancer de haute qualité et adopte aisément les nouvelles thérapies contre le cancer du sein ». Le dépistage ne serait pas en cause non plus car la France en est à peu près au même stade que la Suisse, la Belgique et l’Allemagne où le taux de mortalité est moins élevé que chez nous.

Mais des inconnus demeurent. En Norvège, par exemple, la mortalité a décliné de 34,3% entre 1989 et 2010 alors qu'elle a mis en place un dépistage généralisé quinze ans après la Suède et où la mortalité a moins baissé (23,7%).

« Un audit du parcours de santé de femmes avec un cancer du sein dans le système de soins français doit être organisé, recommande le Pr Autier. Il est urgent que les autorités de santé en France initient les investigations nécessaires pour comprendre les raisons de cette situation et y remédier » .

Source : Viva presse