La Société française d'ophtalmologie et l'Association nationale pour l'amélioration de la vue (AsnaV) alertent les parents sur la nécessité de dépister au plus tôt les anomalies de l'oeil chez l'enfant.

L'amblyopie est une perte de la vision d'un oeil qui touche 2 à 4 % des enfants français. Or si cette anomalie n'est pas prise en charge suffisamment tôt, autrement dit, idéalement avant l'âge de 4 ans, ou au plus tard, avant les 6 ans de l'enfant, elle risque d'être définitive et l'enfant, ne garder l'usage que d'un seul oeil toute sa vie.
L’enfant naît avec une acuité visuelle très basse : 1/50. L’acuité visuelle va se développer progressivement pendant les premières années de vie, mais pour certains, la vision d'un oeil ne se fait pas de façon adéquate.

Pour s'en apercevoir, on compare le comportement de l’enfant quand on cache un œil puis l’autre. Le comportement doit être symétrique. Si ce n’est pas le cas, il faut demander un avis spécialisé. Par ailleurs, on procède au cover-test : en attirant l’attention de l’enfant par un petit jouet ou une lumière pas trop éblouissante, on cache un œil puis l’autre. Il ne doit pas y avoir de mouvements des yeux. Là encore, si l'on constate un mouvement d’un ou des deux yeux, il faut demander l'avis d'un ophtalmologiste. Ces deux méthodes peuvent être utilisées à tout âge.

De même, un enfant qui présente un strabisme peut également souffrir d'une amblyopie.« Dès que l’on a un strabisme, on voit double même si l’on n’en a pas conscience. Pour lutter contre cette vision double, le cerveau de l’enfant va oublier l’image d’un œil d’abord temporairement puis définitivement. C’est pourquoi la moitié des strabismes ont une amblyopie », explique le Pr. Alain Pechereau, ophtalmologiste à Nantes. Un avis médical est donc conseillé rapidement.

Le traitement de l'amblyopie se fait généralement par le port de lunettes correctrices et par l'occlusion du bon oeil pour stimuler la voie visuelle déficiente et ainsi restaurer la vision de l'oeil paresseux.« Plus on dépiste tôt, plus le traitement est efficace, simple et rapide, ajoute le Pr. Pechereau. Avant 4 ans, la récupération est presque totale (95 % des cas). Après 6 ans, elle est beaucoup plus faible (20 %). Après 8 à 10 ans, elle est nulle".