Pour la première fois depuis plus de dix ans, la consommation de médicaments a baissé en France. C’est l’enseignement de deux études tout juste publiées. La première émane de la Caisse Nationale d’Assurance maladie (Cnam) qui a fait connaître vendredi 8 février les chiffres des dépenses d’assurance maladie pour 2012.

Si celles-ci progressent de 2,3%, la croissance est cependant inférieure à ce qui avait été budgété. Les remboursements  des soins en ville augmentent peu (+ 0,5 %) et surtout pour la kinésithérapie (+ 4,4 %) et les soins infirmiers (+ 7,9 %). Les remboursements des soins des médecins et des dentistes baissent (-0,2%), tout comme ceux de médicaments -spécialement ceux délivrés en ville- (-0,9 %) et des indemnités journalières (-1,4%). Selon la Cnam, les pharmaciens auraient plus souvent substitué un générique au médicament prescrit ; sans doute une des conséquences du dispositif " tiers-payant contre génériques" qui permet aux patients de ne pas faire l’avance de fais s’ils acceptent que le pharmacien leur prescrive un générique.

Les Français toujours les plus gros consommateurs de médicaments en Europe

Un second bilan, publié par "Le Parisien", celui de Celtipharm, un laboratoire de recherche disposant d’un réseau de 3004 officines, confirme la tendance.
Selon lui, la baisse d’ordonnances de médicaments aurait été en 2012 de l’ordre de 1,5 % et le montant moyen des prescriptions aurait reculé de 1,1 %.
Plusieurs raisons expliqueraient cette baisse : il n’y a pas eu d’épidémies en 2012, les contrats d’amélioration des pratiques individuelles signés entre la Cnam et les médecins, auraient incité ces derniers à moins prescrire, les déremboursements de médicaments par la Sécu auraient détourné les patients de nombreux médicaments, la crise -elle aurait incité les Français à renoncer à des soins- et les effets du dispositif "tiers-payant contre générique", Le Parisien rappelle qu’avec 48 boîtes par habitant en 2010 (chiffres Drees), la France est le plus gros consommateur de médicaments en Europe avec une surconsommation estimé à 40 % de plus que certains autres pays.