Le rapport Moreau, dévoilé par le Figaro le 4 juin, préconise plusieurs pistes pour résorber le déficit du régime de retraite, qui atteindra 25 milliards d'euros en 2020. Retour sur une réforme à haut risque.

Le gouvernement semble vouloir privilégier la piste de l'allongement de la durée de cotisation plutôt que le report de l'âge légal de départ à la retraite, très impopulaire auprès des Français. Le nombre d'annuités de cotisations serait porté, selon les sources, à 43 ou 44 au lieu des 41, 5 aujourd'hui, déjà relevées par la loi Woerth de 2010.

Autre piste, la fiscalité. Le rapport de Yannick Moreau, conseillère d'Etat, évoque la suppression du bonus fiscal de 10 % pour les ménages qui ont eu trois enfants ou plus et la fin de l'abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite.

Enfin, une hypothèse qui fait déjà bondir certains syndicats, l'alignement du traitement des salariés du public sur ceux du privé. La retraite des fonctionnaires serait calculée sur les dix meilleures années et non plus sur les six derniers mois. Une véritable « déclaration de guerre » pour la Cgt, très implantée dans le secteur public et les régimes spéciaux.

D'ores et déjà, les négociations entre les représentants syndicaux, patronaux et le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, qui seront lancées le 20 juin, s'annoncent houleuses. La rentrée de septembre, date où devrait être discutée la réforme, sera, à n'en pas douter, mouvementée.